Thérapie de couple : qui est concerné ?
Bien que la thérapie de couple soit généralement adressée aux couples en crise, elle peut également aider les couples ayant de légers problèmes de communication ou souffrant de disputes à répétition. Il n’est donc pas nécessaire d’attendre d’être au bord de la rupture pour consulter à deux.
Pourtant, comme l’explique Christine Toth, psychologue, ce n’est qu’à partir de ce moment là que la plupart des couples décident de se lancer dans une thérapie: « les couples viennent le plus souvent car ils sont au bord de la séparation. Pourtant, ils ont le sentiment de toujours s’aimer l’un l’autre mais ne trouvent pas de solution pour aller mieux. Le fait de songer à la rupture est souvent l’élément déclencheur pour consulter, la thérapie devient alors le dernier espoir de leur vie à deux ».
D’autre part, il n’y a pas de problème type menant à la thérapie conjugale. « Cela peut aller de la peur de l’engagement à la violence. Le problème peut prendre plusieurs formes telles que le refus de se marier, des crises d’insultes ou encore des claquements de porte quotidiens. Ce désarroi peut être aussi fort que l’amour qu’il y a dans le couple. »
Élément capital pour que la thérapie porte ses fruits : l’implication totale des deux partenaires. Si l’un des partenaires ne s’investit pas complètement, s’il laisse sa/son compagne/compagnon faire tous les efforts nécessaires au bien être du couple, la thérapie ne servira à rien.
Thérapie de couple : à quoi ressemble une séance ?
Comme pour une thérapie individuelle, il n’existe pas de modèle type suivi par l’ensemble des psychologues. Néanmoins, certaines méthodes sont fréquemment utilisées. C’est le cas du jeu de rôle. Le principe est simple : prendre la place de sa moitié afin qu’elle se rende compte de la vision qu’a son partenaire d’elle-même. Autre méthode : mettre par écrit l’ensemble des problèmes du couple puis affronter les deux versions lors d’une séance.
La méthode choisie dépendra en grande partie des problèmes auxquels est confronté le couple. « Les difficultés d’une relation peuvent être liées soit à un problème du couple, soit à un problème qui touche l’un des partenaires et impacte sur le couple. Le thérapeute doit alors percevoir cela et orienter justement chacun des partenaires. Parfois il s’agira d’une thérapie individuelle afin que le couple ne subisse plus les conséquences des problèmes personnels d’un des partenaires. Parfois il s’agira d’une thérapie à deux qui travaillera sur la communication à l’intérieur du couple qui ne fonctionne plus de façon bénéfique » explique Christine Toth.
Thérapie à deux ou individuelle, nombre de séances, méthodes utilisées… c’est généralement la première séance qui définit la suite de la thérapie. « Cette séance permet à chacun des partenaires d’exposer son point de vue. Ils peuvent s’exprimer en toute liberté, car le thérapeute est présent pour modérer la situation, en explicitant notamment des phrases ou des propos qui peuvent choquer ou blesser l’une des personnes. On parle de phase libératrice ».
Comme pour toute thérapie, le choix du psychologue est capital. Suite à la première séance, n’hésitez pas à changer d’interlocuteur si vous sentez que ses méthodes ne vous conviennent pas.
Thérapie de couple : combien de séances sont nécessaires?
Certains couples n’osent pas se lancer dans une thérapie à deux, par peur que celle-ci n’en finisse jamais. Ils craignent alors de perdre leur temps, ou encore leur argent dans un projet qui ne pourra rien faire pour eux dans l’immédiat. Pour Christine Toth, une bonne thérapie de couple ne peut pas s’éterniser : « une thérapie conjugale ne peut pas durer des années, car elle se focalise sur une problématique ponctuelle, à un moment de changement ou d’évolution du couple. Il est possible de faire une thérapie de couple plusieurs fois dans sa vie mais ce sera à chaque fois dans le cadre d’une dynamique de couple différente ».
Thérapie de couple : un remède contre la rupture ?
On envisage souvent la thérapie de couple comme un remède contre la rupture. Pourtant, de nombreux couples décident de se séparer suite à une thérapie. Celle-ci n’a pas pour but d’éviter la séparation, mais de trouver la solution la plus adaptée au couple qui la suit. Au fur et à mesure des séances, l’un des partenaires peut par exemple se rendre compte que si plus rien ne va au quotidien, c’est parce qu’il ne veut plus de cette vie là. « Il peut effectivement arriver que la demande implicite de l’un des deux partenaires soit une séparation. Cette demande sera souvent symbolisée par le refus de l’engagement ou par l’adultère » confirme Christine Toth. « Il peut arriver aussi que l’un des partenaires ait envie d’une autre vie, d’un autre parcours et cela amènera le couple en thérapie. Dans ce second cas, il ne s’agira pas de « désamour » mais de quelque chose de personnel à l’un des conjoints qui fait que le couple ne parvient plus à fonctionner ou à avancer ensemble. »
Séparation ou non, le but de la thérapie de couple est avant tout qu’aucun des partenaires ne soit lésé ou frustré au sein de la relation. Et même si la thérapie aboutit sur une rupture, elle peut permettre au couple de se séparer de manière sereine, en évitant toute rancœur ou haine entre les deux partenaires.
Savoir que l’une des issues de la thérapie de couple est la rupture peut effrayer nombre d’hommes et de femmes à se lancer. Néanmoins, ne pas consulter par peur de la séparation n’empêchera pas d’aboutir à une rupture. La thérapie de couple est un moyen de déterminer le problème et trouver une solution adaptée, quelle qu’elle soit.
Article issu de marie claire, écrit par Mylène Wascowiski
http://www.marieclaire.fr/,therapie-de-couple,20296,456702.asp#?