Un enfant en souffrance, une séparation mal vécue… Face à certaines difficultés, le recours à une thérapie familiale peut être utile. Que faut-il en attendre ? Quand consulter ?
« Nous avons décidé d’entamer une thérapie familiale sur les conseils de notre médecin de famille, se souvient Marc, papa de deux enfants de 12 et 14 ans. A l’époque, Marine avait 9 ans et malmenait son petit frère : elle le frappait, lui prenait ses jouets… Avec ma femme, nous nous disputions sans cesse, aussi à cause des enfants. Enfin, c’est ce que nous pensions. Nous avons consulté pour Marine, mais la thérapie a été bénéfique pour tout le monde. Elle nous a permis d’exprimer des souffrances, des ressentiments qui n’avaient jamais été formulés et de repartir sur de bonnes bases. »
Chacun se remet en question
Une thérapie familiale est préconisée quand un enfant éprouve une difficulté qui a des répercussions dans la famille. « Les problèmes de l’enfant révèlent alors une souffrance collective, souligne Éric Trappeniers, psychologue et thérapeute familial, directeur des Instituts d’études de la famille de Toulouse et de Lille. Même si on consulte au départ pour un enfant, la thérapie familiale permet à chacun des membres de la famille de se remettre en question. »
Il existe différentes approches en matière de thérapie familiale. « L’approche psychanalytique s’attache au sens du symptôme, explique le thérapeute Eric Trappeniers. L’approche comportementale considère le symptôme en tant que tel et propose des techniques pour supprimer le comportement problématique. Enfin, l’approche systémique, que je pratique, s’intéresse à la fonction du symptôme. »
Comprendre le contexte familial
L’objectif de la thérapie : comprendre dans quel contexte familial le symptôme a émergé et pourquoi il se maintient. « Prenez par exemple un enfant dont les résultats scolaires chutent brutalement. On s’aperçoit que les parents se disputent fréquemment et se fâchent contre l’enfant à chaque mauvaise note au lieu de s’intéresser à leur propre problème ! Et pour cause : le symptôme de l’enfant protège l’équilibre familial. »
Avant d’entreprendre une thérapie familiale, une première rencontre avec le thérapeute est nécessaire. Elle permet d’évaluer la situation et de motiver éventuellement un membre de la famille qui refuserait de participer à la thérapie. « Celui qui fait obstruction au travail étant souvent celui qui a le plus à perdre ! », constate Eric Trapenniers.
Le déroulement de la thérapie
Généralement d’une durée d’une heure, les séances ont lieu chaque semaine ou tous les 15 jours. La famille entière (parents et fratrie) est systématiquement reçue, chacun étant amené à « coévoluer » avec l’ensemble . Le thérapeute agit alors comme un agent de la circulation, libérant les circuits de communication dans la famille.
Quelques séances suffisent parfois à résoudre un problème. Chez les familles avec des pathologies lourdes, la cothérapie (avec l’intervention de deux thérapeutes) est souvent proposée.
Pour quelles indications ?
Les troubles du comportement, notamment ceux liés à l’alimentation, les échecs scolaires, mais aussi les conduites addictives, les tentatives de suicide, la schizophrénie…
Publié le 06.10.2010 dans Santé Magasine